"Habiter comme il vous plaira", Galerie Rue Visconti
Paris, France 2017.
À l'occasion de cette exposition à la galerie rueVisconti, Sylvain Dubuisson restitue au travers de dernières réalisations son univers «domestique», intimement lié à des œuvres d’artistes qui lui sont proches (également exposées).
Sont présentées – en autres – les tables «tout si two» et «stand up», le vase «cœur brûlé» (réalisé lors du workshop GlassLab aux Arts Décoratifs de Paris en 2014) et un espace atelier témoignant de la diversité de sa pratique d’architecte et de designer. Habiter «comme il vous plaira» est une variation sur le thème Habiter à partir de mobiliers conçus par Sylvain Dubuisson pour éveiller notre sensibilité à de nouveaux désirs
De formation architecte, Sylvain Dubuisson initie son travail de désigner avec la lampe «Beaucoup de bruit pour rien» éditée par Andrée Putman en 1984. Il a créé le mobilier du bureau du Ministre de la Culture, Jack Lang, en 1991 et un service d'art de la table en porcelaine pour Guy Degrenne. Actuellement, il termine une ligne de mobi- liers pour l'aménagement de la Pyramide du Louvre dans le cadre du projet «Réinventer la médiation» et vient de livrer la conception de la façade de l'immeuble Cartier à Tokyo.
Quelques dessins, quelques meubles, quelques idées...
« Je suis né en 1946. Chaque lumière de chaque jour m'a façonné et chaque trait de crayon, depuis que je désigne, a transcrit un état de méditation et de pensée.
La technique serait avant tout une attention à ceux qui fabriquent.
L'esthétique est devenue un foisonnement de signes que l'on assemble et ordonne avec rigueur et (ou) fantaisie.
Et l'usage résiste à être transgressé au fil du temps tandis que presque tout est bouleversé.
Concevoir avec une innocence responsable aussi longtemps que s'accorderont la nécessité et les fonds providentiels.
Présenter une facette indéfinissable et changeante plutôt que d'être profilé en tout design, indéfinissable puisque disparate comme les situations impromptues et le doute radical, changeante
en résonance avec l'inconnu sous-jacent et inéluctable.
N'avoir ni certitude anticipée ni unité arrogante, non, seules la certitude conquise et la diversité harmonieuse.
Aux antipodes des images sur papier recyclé, privilégier une vie de proximité et d'usage où le prix (insignifiant ou démesuré) s'estime plutôt au plaisir de chaque instant.
La production, cela commence à faire quelque chose, un peu plus que le carcan de la décennie 80, auquel sont tant attachés les aveugles, comme s'il n'était plus possible tout au long de respirer, de porter attention à de nouveaux sujets et de tisser le fil invisible d'une quête irrésolue.
Dans une exposition les meubles sont privés de leur destination. Quelques œuvres d'artistes les accompagnent dans leur pérégrination et le visiteur est libre de recevoir et d'imaginer. »
Sylvain Dubuisson
31 décembre 2016